Lors de la séance de clôture du premier Congrès International Féminin pour une Culture de Paix Parole aux Femmes, organisé par AISA ONG Internationale et la Fondation Djanatu al-Arif, qui s’est tenu à Oran en Algérie, les participants ont adopté la déclaration suivante :
Déclaration d’Oran
30 octobre 2014
Nous, les représentants de plus de 25 nationalités réunis en congrès extraordinaire à Oran, les 28, 29 et 30 octobre 2014, sous le haut patronage de Son Excellence, Monsieur Abdelaziz Bouteflika, Président de la République Algérienne Démocratique et Populaire sous le thème de Parole aux femmes, en vue de mettre en place une plate forme de travail sur la culture de la paix, organisé par l’Association Internationale Soufie Alâwiyya (Aisa) sous la présidence honorifique de cheikh Khaled Bentounes en coordination avec la Fondation Djanatu al-Arif :
Rappelant les principes clés proposés lors des travaux de ce forum déclinés en conférences, ateliers et tables rondes,
Observant l’urgence d’agir en faveur de la paix dans le monde par la promotion des droits des femmes,
Affirmant nos aspirations à concevoir notre action dans une perspective intégratrice,
Soulignant la responsabilité de chacun de nous quelle que soit sa place ou sa mission au sein de la famille et dans la société,
Convaincus du rôle majeur que doit jouer la société civile dans l’optimisation des valeurs universelles véhiculées par la Tradition,
Conscients de la nécessité de transmettre ces valeurs aux jeunes qui sont de plus en plus menacés par les assauts de la mondialisation,
Constatant l’augmentation alarmante des barrières idéologiques, de la radicalisation religieuse et des replis identitaires partout dans le monde,
Réalisant l’état déclinant de notre planète de plus en plus traversée par la violence, la misère et les conflits,
Réitérant notre engagement pour une paix juste et durable sans distinction de race, de langue ou de religion,
Persuadés du principe du vivre ensemble comme étant le seul remède et l’ultime alternative aux maux qui déshonorent l’humanité,
Réfutant la théorie de l’opposition des genres qui ne mène qu’à davantage de défiance, de clivages et d’incompréhension,
Exprimant notre volonté pour un développement durable impliquant hommes et femmes en vue de construire ensemble une société collective, multiple et modérée,
Réaffirmant notre soutien à une approche globale conduisant à consolider la place de la femme dans le monde de façon à la rendre digne du rang naturel qui lui est dû et de la noble mission qui lui incombe,
Considérant la nécessité de se réconcilier avec soi comme étant une étape préalable à la réconciliation avec autrui,
S’inspirant de la sagesse du soufisme en islam, contenue dans le message sacré du Coran et puisant dans les autres traditions spirituelles universelles,
Déterminés à relever ces défis, convenons de ce qui suit :
- Elaborer et mettre en oeuvre des actions concrètes en faveur de la culture de la paix.
- Constituer des groupes de travail sectoriel dans le domaine des droits des femmes.
- Renforcer l’échange entre les expériences relatives à ces questions.
- Créer des réseaux pédagogiques et des pôles de réflexion au profit des acteurs en charge de l’éducation, de la jeunesse.
- Appuyer les initiatives individuelles et collectives en vue d’une détection et d’une prise en charge précoce des facteurs pouvant conduire à la violence.
- Renforcer les capacités et les aptitudes en matière de sensibilisation à l’impact de la paix sur la vie.
- Mettre en place un processus d’accompagnement au profit des actions menées et oeuvrer à leur médiatisation.
- Fédérer les énergies de façon à réduire la faille imaginaire qui sépare l’homme de la femme en les rappelant à leur unité primordiale.
- Revisiter les textes sacrés à la lumière d’une approche herméneutique telle qu’elle nous a été enseignée par les Maîtres de la Sagesse de façon à délégitimer les interprétations erronées qui dénaturent la parole divine au point de l’utiliser pour porter injustement atteinte à la vie.
- Répertorier les figures féminines méconnues ou tombées dans l’oubli en lien avec la mémoire.
- Donner plus de visibilité à la lutte quotidienne de la femme anonyme.
- Rendre audible la voix des femmes au sein des institutions officielles et des manifestations sociétales.
- Améliorer les conditions de la femme surtout en zones de guerres, de conflits ou d’oppression quelles qu’en soient les formes.
- Mobiliser les médias pour un soutien optimisé des programmes et des dispositifs de coopération oeuvrant pour la réalisation de ces objectifs.
- Pérenniser et institutionnaliser ces rencontres de façon à rendre les résultats qui en découlent vérifiables, comparables et recevables.
- Mettre en place un comité de suivi chargé de coordonner ces actions.
- Œuvrer auprès de l’Organisation des Nations Unies pour décréter une Journée Mondiale du Vivre Ensemble.
- Exhorter les Etats à s’impliquer davantage et de façon active pour une gestion pacifique et écologique de la cité grâce à une humanisation de l’économie respectueuse des identités culturelles des peuples et des nations en concertation avec les organismes internationaux tels que l’ONU, l’UNESCO, l’ALECSO et l’ISESCO tout en associant les ONG, le réseau associatif et l’ensemble de la société civile.
- Saluer l’initiative de l’Algérie pour avoir bien voulu abriter ce premier congrès international qui ouvre des perspectives exceptionnelles et salutaires pour la consécration de la culture de la paix dans le monde.
(source http://congres-international-feminin.org/)
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