Congrès International Féminin

Parole pour la Paix – Mercredi 29 Octobre

« Nommer un congrès Parole aux femmes est d’une grande audace, d’un grand courage. Ce n’est pas qu’un congrès, mais le début d’un mouvement beaucoup plus fort. Et nous souhaitons qu’il le soit. » Fatima-Zohra Bensoltane, présidente de séance

Féminin : Ethique et Education

« Celui qui tient les clés de l’éducation tient les clés du monde ». Nelson Mandela

Le premier thème était celui de l’éducation des jeunes générations, de la relève, un enjeu fondamental pour le devenir de nos sociétés.

La matinée a débuté par la conférence de Hoda Mahmud Darwich, doyenne à l’université de Zaqaziq (Egypte), présidente du département des religions comparées, historienne et membre du Comité Scientifique du Conseil suprême soufi. Elle a posé la question des « rôles et des valeurs éthiques en éducation ».
Patrick Busquet, grand reporter, spécialiste des relations internationales et du développement, représentant de la Fondation Hirondelle, a enchaîné en nous présentant les liens entre les « médias et les valeurs humaines ». Il appartient aux consommateurs médiatiques d’aider les médias à devenir citoyens. De même, la transformation de nos imaginaires, matrice collective qui enfante nos créations, est aussi importante que celle du champ médiatique pour le développement des valeurs humaines.
Ce fut enfin au tour de Mustapha Chérif, philosophe, chercheur en sciences humaines et sociales, pédagogue, expert en dialogue interreligieux, en éducation et en sciences comparées des civilisations et du religieux, de nous amener à « repenser le système éducatif » et ses réformes. L’attachement à la mystique, qui éduque au Bel agir est noble, vital et nécessaire. Il convient surtout de se pencher sur l’universel et la médianité (concept de la voie du milieu).

Féminin : Tradition et Modernité

Comment concilier Tradition et Modernité dans un monde déshumanisé, tout en conservant les valeurs universelles qui fondent notre humanité ? Comment transmettre les enseignements des sagesses universelles afin de bâtir ensemble un monde de paix ?

La première réponse apportée à ce questionnement fut celle de Leila Zerrougui, représentante spéciale pour les enfants et les conflits armés auprès du Secrétaire général de l’ONU, experte en matière des droits de l’homme. Dans son intervention, « la contribution du féminin à la paix », elle a fait le lien entre les violences faites aux femmes, la paix et la sécurité dans le monde. La conférencière a également souligné la nécessité de la représentation des femmes à des postes de décision et autour des tables de négociation pour la paix.
Fatima Oussedik, professeure en sociologie à l’université d’Alger, qui mène des recherches sur l’identité et le statut de la femme dans le monde arabe et musulman, ainsi que sur le multiculturalisme dans le monde méditerranéen, a poursuivi en nous apportant des éléments sur les liens entre « Tradition et Modernité, quand l’une enrichit l’autre ». Ainsi, il existe un enjeu fort dans les rapports des femmes à la Tradition.
Enfin, Aïssa Belmekki, chercheur en anthropologie politique, économiste, membre du conseil scientifique du Mouvement Islah, a clôturé cette seconde partie des conférences, en nous entretenant de la « Trans-modernité et de la vision de demain ». Décalée de l’époque dans laquelle elle s’inscrit, la trans-modernité est vouée à l’échec. Citant Marc Luyckx Ghisi, l’exercice de la citoyenneté à égalité entre femmes et hommes, dans leurs différences, est une condition majeure de la trans-modernité.

Ateliers échos

Les ateliers du 29 octobre après-midi ont drainé de nombreux participants et ont été l’occasion d’échanger en direct avec les intervenants. Brefs aperçus.

Autour d’une pédagogie d’éveil
Salle pleine pour cet atelier qui a abordé le thème via ses aspects traditionnels, religieux et éducatifs. L’éveil s’acquiert dès le plus jeune âge, par l’écoute et les sens.

Débat intergénérationnel sans tabous
Comment améliorer l’échange entre les générations ?
Les intervenants et le public ont discuté sur l’importante communication avec les jeunes. Ils ont abordé la question de l’autorité, de la remise en question personnelle nécessaire à tout débat.

Table ronde avec les médias
Beaucoup de journalistes à cet atelier. Il était question de l’indispensable transformation des médias pour une information responsable. La salle s’est aussi intéressée à l‘information en Algérie, nouvelle et multiple, et à ses difficultés en termes de formation, de moyens et d’investigation.

La transmission dans les sociétés traditionnelles
Deux exemples ont été développés.
D’une part celui des musulmans d’Indonésie qui cohabitent avec tous les autres rites traditionnels présents dans l’archipel.
D’autre part, celui des Touaregs où c’est l’homme qui est voilé et la femme découverte. Dans cette
société, le jeu permet une grande mixité, de l’enfance à l’âge adulte.

Levons le voile sur notre histoire
Présenté pour la première fois au Congrès International Féminin pour une culture de Paix à Oran, l’exposition a tenu toutes ses promesses. Elle nous invite à un voyage à travers les siècles pour découvrir et comprendre l’histoire du voile et la place de la femme dans les différentes civilisations.
La très belle exposition présentée retrace l’évolution de notre parcours depuis l’aube de l’humanité jusqu’à aujourd’hui. On apprend par exemple que, dans la tradition musulmane, 9000 femmes ont été oubliées, effacées de notre mémoire collective.
Elles ont joué un rôle essentiel dans la construction de la civilisation islamique.
De nombreux visiteurs se sont intéressés à l’exposition Voilement Dévoilement. Qu’en ont-ils pensé ? Voici quelques commentaires récoltés à chaud.

Logo Congrès International FémininDounia, Algérie
Je suis musulmane, mais j’ignorais beaucoup de faits historiques rapportés par l’exposition. Tout comme
plusieurs paroles du Prophète. J’ai également apprécié, et appris, sur les autres Traditions.

Mohamed al-Amine, Algérie
Cette exposition est très instructive sur les femmes musulmanes, les hadiths les concernant, les documents sur les voiles qui existaient bien avant l’Islam. Il est très important, en ces temps, de diffuser l’Histoire authentique. La femme est facteur de progrès, dans le sens vrai du terme.

Haouria, Algérie
Tout cela nous conforte dans l’idée que l’Islam ne peut pas être contre la femme ! C’est comme un retour aux véritables valeurs de cette belle religion que sont la paix, la tolérance… Le panneau d’exposition qui m’a le plus frappé est celui des hadiths véritables et des hadiths forgés. Ainsi que la richesse des voiles, pas que dans le monde musulman, mais partout. (source http://congres-international-feminin.org/)

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